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Ce petit article (à l’origine ça ne devait être qu’un « petit » édito…) pour vous expliquer ce titre bizarre:
« Un hent bleiz ».
Tout d'abord l'image, d'un coté la montagne et de l'autre la mer. Sans doute les seuls espaces de liberté qu'il nous reste, encore que pour la montagne ce soit de moins en moins vrai, quand tout devient parqué, balisé, canalisé, légiféré...
Il y a près de vingt ans, quand j'ai quitté la Bretagne et que je suis arrivé sous le soleil de la Côte d'Azur pour bosser, je me suis vite rendu compte que l'université de Nice ne me payait pas suffisamment pour pouvoir disposer d'un bateau et d'une place de ponton sous les palmiers cannois. En Bretagne, mon mouillage à l'Ile Tudy coûtait beaucoup moins cher...
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Alors pour occuper mes weekends, je me suis tourné vers ces jolies montagnes que je voyais à l'horizon. Appareil photo en bandoulière j'ai arpenté le Mercantour en long, en large et en travers, c'est joli tout là-haut. Les chamois, bouquetins et marmottes sont très photogéniques, il m'arrivait de griller deux ou trois rouleaux de diapos dans le weekend. Vous trouverez les photos dans les archives et les itinéraires de randonnées dans les articles, catégorie « Randos ».
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Je me suis ensuite tourné vers l’achat d’un 4x4, d’abord pour pouvoir rejoindre facilement les parkings de départ de rando dans le Mercantour, même sous la neige, et aussi pour aller voir un peu plus loin, découvrir d’autres paysages de l’autre coté de la montagne. Ensuite j’ai rencontré des gens qui se baladaient comme moi en 4x4… un peu comme des rencontres de pontons en bateau, on se raconte d’où on vient, où on va et on sort l’apéro. On en vient à s’organiser des sorties en commun, on s’échange nos itinéraires. Une grande étape dans mon processus personnel de sociabilisation  , certains sont même devenus des amis.
La mer, c'est autre chose, c'est dans mes gènes. " Me zo ganet e-kreiz ar mor". Je ne conçois donc pas de vivre loin de la mer, j'ai besoin de ma dose d'iode. Même si je n'y vais pas tous les jours, le simple fait de savoir qu'il y a, pas loin, une grande étendue d'eau salée avec des vagues me rassure: J'y vois la possibilité d'une échappatoire à toutes les obligations imposées par la vie à terre.
Il y a quelques années, j'ai récupéré un Arcoa 520 à l'état d'épave, je l'ai nettoyé et remorqué jusqu'en Bretagne. Après deux étés de travaux de remise en état, j'ai pu le mettre à l'eau fin août 2008 pour une petite semaine de navigation avant de retourner au boulot. J'ai navigué ensuite avec pendant deux ans avant de le vendre pour m'acheter un Sangria.
Et s'il y a un endroit où je suis bien, je crois que c'est à la barre de mon bateau, une petite brise sympa par l'arrière, les voiles en ciseaux parce que je trouve ça beau, une ligne de traine pour prendre quelques maquereaux (ou un bar, si c'est un bon jour !), une canette de bière bien fraîche à portée de main, le bonheur total, quoi ! Vivement l’été prochain. |
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Donc le sujet de cet article/édito, c'était de vous expliquer le titre de ce site: « Un Hent Bleiz »... Littéralement dans la langue de mes ancêtres Bigoudens : « Le chemin des loups » : C'est le petit sentier tortueux, à peine marqué, masqué par les ronces, difficile à référencer dans Google, celui que les loups et les braconniers empruntent au crépuscule dans la lande bretonne. Le genre de chemin que j'empruntais dans le Mercantour, en évitant les grands itinéraires balisés et la foule caquetante des marcheurs du dimanche.
Des sentiers qu’on prend dans la vie, sans trop savoir où on va et qui vous emmènent de la côte bretonne vers les rivages ensoleillés de la Côte d’Azur, au pied de ces jolies montagnes.

Date de création : 17/02/2009 @ 16:46
Dernière modification : 31/10/2013 @ 14:51
Catégorie : Divers
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